« Ils seront vraiment moines lorsqu’ils travailleront de leur mains » (Règle 48, 8) déclare, sans ambages, saint Benoît dans la Règle ! Le travail, en effet, ancre la vie monastique dans le réel, rappelant si nécessaire au moine que, comme tout un chacun, il lui faut travailler pour vivre. Là, à travers les tâches ordinaires de tous les jours, se concrétise l’engagement de chaque frère au service de la communauté et se vit le véritable don de soi à Dieu et aux autres.
De plus, par son travail, en prenant soin de la parcelle de création qui lui est confiée, le moine répond à l’appel de Dieu de « cultiver et de préserver » le jardin qu’est notre planète (Genèse 2, 15) et participe ainsi à l’activité créatrice de Dieu. On comprend alors que le travail, qu’il soit manuel ou intellectuel, a toujours été tenu en grande estime dans la tradition monastique. Selon un adage célèbre, « ora et labora », il en est même, avec la prière, une des deux composantes essentielles.
Ainsi compris, le travail contribue à l’équilibre humain de la personne en lui offrant un espace où déployer ses talents et se rendre utile. Saint Benoît en a conscience qui, convaincu que l’oisiveté est ennemie de l’âme, est très attentif à ce que personne au monastère ne soit désoeuvré. Il veille cependant à ce que le travail confié soit adapté aux capacités de chacun et accompli avec un vrai sens de la mesure, pour qu’il ne devienne ni cause d’accablement ni occasion d’orgueil.
A l’abbaye de Landévennec, les travaux et services sont variés. Cela va de la confection artisanale de pâtes de fruits et de caramel au beurre salé à la rédaction de la revue « Chronique de Landévennec », en passant par l’entretien des vergers et des espaces verts, la gestion économique du monastère, la tenue du magasin, la préparation de la liturgie, l’attention aux frères malades, ou encore l’accueil des hôtes et des visiteurs…